Quand une simple écoute emporte loin notre lame de fond et ravive l'esprit. Quand répétée, elle enrichit l'ouïe d'infimes sonorités et autres mélodies subtiles. Ils sont nombreux à la porter cette croix jusqu'à ce que talent, sombre génie, inspiration et arc en ciel passagé se combinent. Avec souvent encore cette savante dose d'oubli, de timidité subtile et rapacité mercantile qui permettent d'apprécier à sa juste valeur la découverte, la trouvaille. Après souvent des mois, des années de recherche, selon nos moyens, parfois un simple hasard dans un lieu inédit, d'abord on n'ose y croire, la perle là sous nos yeux, dans nos mains, l'oreille frétillante. Pouvoir dénicher les beaux objets et le son peaufiné d'artistes tels que Tim Hardin, Terry Reid, Nick Drake,Townes Van Zandt, Jackson C. Franck, pouvoir chérir jalousement, isolément, l'écoute délicate de Laura Nyro, les tremblements de Kevin Coyne, les belles compositions de Ronnie Lane...
L'an dernier c'était au tour de Judee Sill, bien fermentée cette attente là. Talentueuse elle fut la première signée chez David Geffen sur Asylum, avant Joni Mitchel. Ses disques (Judee Sill '71 et Heart food '73) sont acclamés et ne se vendent pas, elle s'éloigne. Depuis toute jeune elle déambule entre drogue et prison, la découverte de la musique lui permettant créativité et rédemption, à se la faire tatouer. Trouver la clef.
Femme guitare, femme piano, femme orchestre, voix fragile qui cherche l'assurance, elle compose et arrange avec soin et génie; peut-on lier les deux? La preuve. Elle s'isole encore après '73, fuite, retour aux sources fétides de son existence, accident de voiture et overdose. Z'auraient fait un beau couple avec J.C. Franck...
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"One time I trusted a stranger/'Cause I hearded his sweet song/ It was gently enticing me/But there was something wrong/And when I turned/ He was gone/ Blinding me/ His song remains reminding me/ He' a bandit and a heart breaker/My Jesus was a cross maker"
... La croix.
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