Mélancolie subtile, 1ers spleens:

1 Judee Sill "Jesus was a cross maker" - 2 "Bird on a wire" par Tim Hardin, puis Joe Cocker, Rita Coolidge - 3 The Kinks "Celluloïd heroes" - 4 Pensée nocturne à se partager + Kris Kristofferson & Rita Coolidge en lien sur le titre, "Help me make it through the night" by Kris Kristofferson, Joan BaezJohn Holt - Bryan Ferry, Sammi SmithWillie Nelson - Tammy Wynette, Lynn Anderson and Gladys Knight & the pips - 5 Townes Van Zandt "Nothin' ", "Lungs, I'll be here in the morning fare thee well & Miss Carousel" - 6 Jackson C. Franck "Just like anything" - 7 George Harrison "Bengladesh" - 8 Roberta Flack: "The first time ever I saw your face"

Mélancolie subtile Bonheur solaire... 1ère salve

Leur croix vers notre joie intime.
Quand une simple écoute emporte loin notre lame de fond et ravive l'esprit. Quand répétée, elle enrichit l'ouïe d'infimes sonorités et autres mélodies subtiles. Ils sont nombreux à la porter cette croix jusqu'à ce que talent, sombre génie, inspiration et arc en ciel passagé se combinent. Avec souvent encore cette savante dose d'oubli, de timidité subtile et rapacité mercantile qui permettent d'apprécier à sa juste valeur la découverte, la trouvaille. Après souvent des mois, des années de recherche, selon nos moyens, parfois un simple hasard dans un lieu inédit, d'abord on n'ose y croire, la perle là sous nos yeux, dans nos mains, l'oreille frétillante. Pouvoir dénicher les beaux objets et le son peaufiné d'artistes tels que Tim Hardin, Terry Reid, Nick Drake,Townes Van Zandt, Jackson C. Franck, pouvoir chérir jalousement, isolément, l'écoute délicate de Laura Nyro, les tremblements de Kevin Coyne, les belles compositions de Ronnie Lane...
L'an dernier c'était au tour de Judee Sill, bien fermentée cette attente là. Talentueuse elle fut la première signée chez David Geffen sur Asylum, avant Joni Mitchel. Ses disques (Judee Sill '71 et Heart food '73) sont acclamés et ne se vendent pas, elle s'éloigne. Depuis toute jeune elle déambule entre drogue et prison, la découverte de la musique lui permettant créativité et rédemption, à se la faire tatouer. Trouver la clef.
Femme guitare, femme piano, femme orchestre, voix fragile qui  cherche l'assurance, elle compose et arrange avec soin et génie; peut-on lier les deux? La preuve. Elle s'isole encore après '73, fuite, retour aux sources fétides de son existence, accident de voiture et overdose. Z'auraient fait un beau couple avec J.C. Franck...

Ouïr: Judee Sill "Jesus was a cross maker"

Mélancolie subtile Bonheur solaire... 2e salve

Tim Hardin aura transformé ses plaies profondes en harmonies intemporelles. Elles apaisent encore les blessures de qui s'en imprègne. Il repose au paradis des musiciens, un univers en soie, libre parmi les sons de son rêve...
Auteur-compositeur extraordinaire - Lady came from Baltimore / If I were a carpenter / Simple song of freedom / Red Balloon / Hang on to a dream / Misty roses / Reason to believe",  l'album "Suite for Susan Moore and Damion: we are one, one, all in one" - Il se réapproprie "Bird on the wire" de Cohen, la fait planer dans d'un ciel très haut. L'alliance cuivres, cordes et orgue qui habille sa voix, caresse la plainte. Si beau.

Ouïr Tim Hardin: " Bird on a wire"

Ouïr Joe Cocker, puis Rita Coolidge: "Bird on a wire"

Mélancolie subtile Bonheur solaire... 3e salve

Mélancolie... subtile... bonheur.... solaire... les Kinks, les Kinks, les Kinks et encore Môssieur Raymond Douglas Davies! Cela pourrait se trouver du côté béatud' hits et autres kitcheries culinaires, mais après le coup de "Bang Bang" faut pas trop forcer... J'avoue un réel plaisir à vous libérer enfin ma chanson fétiche, composée d'un texte exquis sur une mélodie lumineuse. Pourquoi "Celluloid heroes", si belle et célèbre aux Etats-Unis, n'est-elle pas plébiscitée en France à sa juste valeur? Chez nous qui apprécions le combo royalle , dans un pays amoureux de cinéma comme le notre. Mystère! Invoquer le long format? Outre Atlantique, "Stairway to Heaven" du Zeppelin, "Dream on" d'Aerosmith, la perle qui nous intéresse ici, pour ne citer qu'elles, passaient ou passent encore en boucles sur les ondes malgré leur durée. Les Kinks ont changé de maison de disques au tournant des années '70, leurs titres de l'époque ne sont que rarement présents sur les compiles qui s'arrêtent en général à "Lola". Et le bruit court que leur  production ne vaut plus tripette, quelle funeste erreur. Disons qu'ils ne prenaient plus depuis longtemps le train en marche, ce qui ne gâte en rien la composition de plusieurs petites merveilles comme "Sitting in my hotel", "Rock'n'roll fantasy"...
Album trouvé dans le bac oublié d'un vieil hippy de l'ancienne caserne devenue communauté de Kristiana à Copenhague en '92. Puis le pressage américain quelque part dans Paris. Ils sont distincts par quelques détails, forcément subtils: la coupe de la blonde en bas à gauche... Harpo Marx remplacé par Groucho en haut à droite! "If you covered him with garbage, George Sanders will still have style"

Ouïr: The Kinks "Celluloïd heroes"

Et1et2et3 pensées nocturnes à se partager en cuisine ou par temps de mélancolie subtile

L'ami Kris connaît le bonheur solaire, sa chanson irradie ceux qui se l'approprient. Essayez, c'est garanti!
Quelle moisson! De Monarc' a encore la Fièvre... Comment choisir parmi ces trésors? Il en manque! Les premières en béatud'hits évidemment, les secondes, bonjour tristesse. De celle qui régénère et bonnifie l'auditeur. Sans compter les trois liens, dont le summum d'amour partagé qui émerge du duo de tourtereaux country modern style, Kristofferson - Rita Coolidge.
Merci à Evelina pour l'échange, l'éclaircie and the help to make it through the...  "Shake it loose and led it fall... let the devil take tomorrow, for tonight I need a friend..." 

Ouïr: "Help me make it through the night" by Kris Kristofferson, Joan Baez & John Holt

Ouïr encore: "Help me make through the night" by Bryan Ferry, Sammi Smith, Willie Nelson...

Ouïr toujours: "Help me make it through the night" by Tammy Wynette, Lynn Anderson and... Gladys Knight & the pips. Hé oui!

Mélancolie profonde d'un rejeton de Niederland


- "Finally, I've been looking for the original version. I love the cover of it on Robert Plant & Alison Krauss' L.P.
- "No disrespect to Van Zandt, but Plant's take obliterates the original vocals. This seems so monotone by comparison"
- "Robert Plant had no idea who Townes Van Zandt was till a couple months before he recorded it. Townes is America's beautifulest diamond and nobody hardly even knows who he is."
- "It doesn't matter if it sounds perfect, or if he sang the notes fead on, it was the feelings that he needed to express for himself more than nobody else. Plant get theatrical and lacks the appropriate emotional undertones, where Townes sounded real about the subject matter. If you really want to hear an amazing cover look for Lucinda William's version; good enough for your death bed"
... No comment!

Ouïr: Townes Van Zandt "Nothin' "

Ouïr: Townes Van Zandt: "Lungs / I'll be here in the morning / Fare thee well, Miss Carousel"

Mélancolie subtile garantie sans patte de lapin

Monarc' dit souvent des bêtises, il en écrit aussi. Clamer par exemple que Jackson C.Franck représente le chaînon manquant entre Dylan et Nick Drake. Remplaçons Zimm par Donovan, ça passera bien mieux ainsi. Elle est belle sa musique à Monsieur Franck, pesante ou vaporeuse, elle dure. Comme il est facile d'imaginer à l'écoute de "Milk and honey", bouleversement et echo qu'il a pu opérer sur un jeune marathonien dépressif aux cordes claires et accords sombres, cinq feuilles avant la fin. Pourtant le sort a choisi Jackson plutôt que Nick pour s'acharner un peu plus que de coutume - à vérifier en un clic, mais pas forcément le bon qui a lâché la corde plutôt que de la pincer encore un peu. "My name is carnival", qui rime avec barde fragile et foutue existence... "Blues run the game". Merci.

Ouïr: Jackson C. Franck "Just like anything"

Quand de sa subtile mélancolie George Harrison s'énervait pour sa cause: "Bangla Desh"... pour toi Eva et à mes ptits loups aussi

Les plus beaux mots d'amour ont certainement été chantés par Miss Roberta Flack: "The first time ever I saw your face" by Ewan McCall